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Pétition

24/03/2022

La science valide la manière dont nous prenons soin de nos équidés à AVA

Une étude sur l’influence des conditions environnementales de l’hébergement sur les budgets-temps d’activité équine*, menée par des chercheurs de l’Université de Vienne, en Autriche, valide la manière dont nous prenons soin des équidés de la ferme-refuge AVA depuis 35 ans. 

Cette étude nous apprend que les conditions d’hébergement et de gestion influencent fortement la santé, le bien-être et le comportement des chevaux. En effet, la présente étude vise à mesurer et à comparer les budgets temps (= pourcentage de temps consacré à des activités spécifiques) des chevaux atteints d’une maladie orthopédique chronique et des chevaux gériatriques (≥ 20 ans) vivant dans différents systèmes d’élevage à l’aide d’un dispositif de suivi automatisé.

On y apprend que les chevaux étudiés passaient en moyenne 42 % de leur journée à manger, 39 % au repos et 19 % en mouvement. Cette étude démontre que les chevaux âgés et les chevaux souffrant de troubles orthopédiques chroniques ont exactement la même gestion de leur budget-temps que les chevaux en bonne santé.

L’analyse du budget-temps a révélé par ailleurs des différences significatives entre les exploitations, les conditions de participation et l’heure de la journée. On note par exemple que les chevaux vivant en collectivité, dans des enclos extérieurs, arrivent à mieux répartir leur approvisionnement en nourriture sur une journée, tandis que les chevaux vivant dans des systèmes d’élevage plus restreints ont tendance à avoir des “pics” d’alimentation plus prononcés, autant de comportements liés au stress (appelé “stress intestinal”, qui peut avoir de graves répercussions sur leur santé).

Cette étude remet donc en question la façon dont sont hébergés de si nombreux chevaux en France : les individus qui vivent en box ou dans de petits enclos n’ont aucunement la liberté d’exprimer leurs comportements naturels. Fourrager, manger, et se déplacer – ce qui représentent d’après cette étude 60% de la journée d’un cheval (même lorsqu’il est âgé ou atteint d’une affection chronique) – ne sont pas des activités qui lui sont permises. Ce sont pourtant des besoins. Ces chevaux sont par ailleurs bien souvent privés de contact avec leurs congénères, alors qu’il s’agit d’animaux sociaux qui ont au contraire besoin de vivre en groupe.

Or, si l’on considère que le fait de ne pas répondre aux besoins d’un animal est un acte de maltraitance, se pose alors une sérieuse problématique : nos chevaux “de box”, pourtant tant aimés des cavaliers, sont-ils vraiment bien traités relativement à leurs besoins physiologiques et cognitifs ?

 

Nous dénonçons une hypocrisie

Nous dénonçons l’hypocrisie, voire même la schizophrénie de la filière équine, dont on ne compte plus les paradoxes : les cavaliers aiment leurs chevaux de tout leur coeur, à n’en point douter, mais leur imposent pourtant des conditions de vie contraires, comme le démontre cette étude, à leurs besoins. Le dressage des chevaux pose aussi question : cravaches, mors entre les dents, coups de talon dans les flancs… Si l’éducation positive s’est développée ces dernières années, force est de constater que la contrainte reste toujours largement utilisée.

“Depuis la nuit des temps, l’Homme exploite le cheval sans même se poser de question. C’est comme ça, c’est un paradigme, le cheval est utile à l’Homme, c’est presque une machine sous couvert de « complicité homme-animal ». Chevaux au combat, chevaux de spectacle et de cinéma, chevaux de course, chevaux de travail dans les champs, chevaux pour tirer les calèches des touristes… Ils étaient nos véhicules d’autrefois, mais demeurent encore aujourd’hui des outils pour l’Homme dans ses différentes activités, majoritairement liées au sport et au divertissement”, déplore Elisa Gorins, responsable de la communication d’AVA.

“Le problème, ajoute-t-elle, au-delà de leurs conditions de vie et d’hébergement que l’on peut remettre en question, est aussi lié à leur retraite : bien qu’ils nous soient très utiles et rapportent de surcroît des milliards d’euros chaque année (le chiffre d’affaires du PMU s’élève à 11 milliards d’euros), les chevaux deviennent indésirables dès lors qu’on ne peut plus rien en faire. Or, un cheval qui ne rapporte plus rien mais qui coûte de l’argent – pour son entretien, ses soins, son alimentation et sa pension -, c’est un cheval qu’on envoie à l’abattoir. Quelle façon de remercier un animal qui a dédié sa vie à la nôtre ! On a beau vivre dans un pays dit riche et civilisé, on est bien loin de l’éthique et du respect que vouent de nombreux peuples autochtones aux animaux qui leur rendent service.”

En ce sens, Pour pallier ce problème et éviter une mort injuste à ces si nombreux équidés qui ont dédié leur vie à servir celle de l’Homme, l’association Agir pour la Vie Animale a lancé une nouvelle pétition visant à demander l’instauration d’une taxe de la filière équine qui servirait exclusivement à financer la retraite des équidés et l’amélioration de leur qualité de vie à la lumière des dernières avancées scientifiques. 

AVA, un modèle d’hébergement pour les équidés à la retraite 

A la ferme-refuge AVA, nous ne comptons plus les demandes de prise en charge pour des équidés devenus trop âgés, malades, handicapés, ou tout simplement non rentables pour leurs propriétaires. Par manque de temps, de moyens ou en raison d’un changement dans leur vie, ceux-ci décident de nous les confier pour leur éviter l’abattoir. 

A AVA, nous abritons ainsi actuellement une soixantaine d’équidés (chevaux, ânes, mulets, poneys) répartis au sein de notre domaine de 75 hectares et divisés en plusieurs groupes (de 4 à 20 équidés) selon les affinités et les besoins de chacun. Tous vivent en extérieur, dans nos immenses pâtures verdoyantes, et en collectivité. Ils ont bien sûr accès à des abris où ils peuvent entrer à leur gré, mais passent le plus clair de leur temps dehors, à fourrager.

Si ce mode d’hébergement heurte parfois les défenseurs de l’hébergement individuel en box, il est certain que notre approche est la plus respectueuse du bien-être animal au regard des connaissances scientifiques. C’est d’ailleurs cela qui nous caractérise : AVA fonde toutes ses actions sur la science. Convaincue que “pour protéger, il faut comprendre” (sa devise !), AVA ne cesse de militer pour une meilleure connaissance du Vivant qui permettra à un tout un chacun, à son niveau, d’œuvrer en faveur des animaux.

L’expertise d’AVA au service de la condition animale

Notre expertise est d’ailleurs reconnue, notamment par le CNRS qui collabore régulièrement avec nous sur des projets de recherche en éthologie (science du comportement animal). Plus récemment, c’est l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation) qui nous a contactés à la suite de notre pétition pour l’interdiction des épreuves impliquant des chevaux aux Jeux Olympiques, ainsi que de notre article sur « la dictature de la pensée unique dans le milieu de la protection animale ».

Guillaume Blanc, Directeur de l’Accompagnement à la filière équine à l’IFCE, ainsi que Vanina Deneux, ingénieure de recherche en sociologie à l’IFCE, nous ont contactés afin d’associer AVA à ses travaux autour de la place du cheval dans la société de demain. 

Sensibles à cette main tendue et la bienveillance de cette démarche, nous avons bien sûr répondu favorablement. Notre Président, le Dr vétérinaire Thierry Bedossa et notre responsable de la communication, Elisa Gorins, ont donc échangé avec M. Blanc et Mme Deneux à l’occasion d’une visio-conférence. Nous n’hésiterons pas à l’avenir à aller à la rencontre de professionnels du secteur et à apporter notre vision de la filière équine et nos expertises lors de futurs groupes de travail. 

Bien que nous ne soyons pas forcément d’accord sur tout, nous apprécions sincèrement l’ouverture d’esprit de l’IFCE et sa volonté d’aller vers une association de protection animale comme la nôtre pour faire évoluer favorablement la condition du cheval en France, non pas l’un contre l’autre, mais l’un avec l’autre. 

Protéger les Animaux, les Comprendre et Partager nos connaissances avec le plus grand nombre : tels sont les trois piliers d’AVA. Nos actions pour la défense des équidés en sont témoins. Pour nous aider à mener nos missions, faites un don. 

 *Source : Equine Activity Time Budgets: The Effect of Housing and Management Conditions on Geriatric Horses and Horses with Chronic Orthopaedic Disease https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8300227/ 

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