Nous faisons un constat amer : les chiens et chats développement des comportements dits « gênants » pour leur foyer (agressivité, malpropreté, destructions, aboiements…) se voient très couramment prescrire des antidépresseurs et/ou des anxylotiques par leur vétérinaire.
Ces traitements, que l’on croit souvent capables – à tort – de « régler les problèmes », cachent bien souvent un mal-être profond, généralement dû à une incompatibilité entre les besoins de l’animal et son cadre/mode de vie. Ces traitements leurs sont prescrits comme s’il s’agissait d’une potion magique, que ce soit en première intention ou comme dernier recours pour faire face à des comportements que les propriétaires ne peuvent plus supporter.
Il n’est pas rare, aujourd’hui que les vétérinaires, y compris les comportementalistes, diagnostiquent des « maladies mentales » aux animaux qui développent des comportements dits « gênants » :dépression, bipolarité, hyperactivité, et même autisme. De la même manière qu’il est très « à la mode », hélas, de qualifier de plus en plus d’enfants de « TDA / TDAH » (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), on en fait de même avec les chiens et chats.
Si nous étions adeptes de cette « zoopsychiatrie », nous pourrions dire que le refuge AVA est un hôpital psychiatrique pour animaux fous, puisque quasiment tous les chiens et chats qui nous sont confiés ont souffert de comportements « gênants » dans leur ancien foyer. Pourtant, nous sommes convaincus qu’aucun de ces animaux n’est « malade mental » ; leurs prétendus « problèmes de comportement » ne sont en réalité que l’expression d’une inéquation entre la vie qui leur est imposée et celle dont ils auraient besoin.
C’est le cas de Poppy, un jeune Epagneul du Tibet de 4 ans, à qui il a été diagnostiqué un « syndrome dissociatif et peut-être de bipolarité selon les derniers bilans » (avant son arrivée à AVA). Il était sous antidépresseur à moins de 2 ans. Ses agressions répétées rendaient le quotidien de ses propriétaires invivable. Arrivé à AVA, nous l’avons sevré de son traitement et lui avons permis de s’épanouir dans un grand enclos extérieur, sans contraintes ni sources de contrariété. Poppy n’a jamais montré le moindre signe d’agressivité.

C’est aussi le cas de Zoé, une chienne adoptée en France alors qu’elle était une chienne errante sur l’île de la Réunion. Zoé ne s’est jamais faite à la vie de « chien de compagnie » et détruisait tout l’habitat de sa famille. Elle était aussi sous antidépresseur à son arrivée au refuge. Mais dès que nous lui avons offert un cadre de vie conforme à ses besoins, en semi-liberté dans un vaste enclos extérieur, avec des enrichissements quotidiens, ses comportements destructeurs ont disparu.

Nous pourrions également citer Platon, un chat diagnostiqué « TDAH », lui aussi arrivé sous antidépresseurs pour « calmer son agressivité ». Depuis son arrivée au refuge, il n’a jamais agressé qui que ce soit et profite pleinement de la liberté.

Les cas sont innombrables et concernent presque tous les chiens et chats de notre refuge. Forts de près de 40 ans de pratique quotidienne reposant sur l’éthologie (science du comportement animal, basé sur l’observation), nous savons que les animaux ne sont pas « malades ». Leur seule « maladie » est liée à un « virus » bien humain : « c’est en imposant à nos animaux une vie qui ne leur convient pas qu’on les rend « malades ». Le seul remède efficace est donc de leur donner la vie et la qualité de vie dont chacun d’eux a besoin », conclut Thierry Bedossa, docteur vétérinaire comportementaliste et Président d’AVA.
C’est ce que nous nous efforçons de faire dans notre sanctuaire, grâce à votre soutien.