Alors que le cochon est déjà victime de l’élevage intensif, le pauvre animal n’est pas laissé tranquille en cette période de pandémie, et encore moins par l’entreprise Xenothera.
Il s’agit d’une start-up Nantaise de biotechnologies, qui a commencé des essais cliniques de son traitement anti-Covid en fabriquant un anticorps polyclonal appelé Xav19. Le but : développer des sérums à base d’anticorps afin d’agir sur le virus avant que l’organisme du patient malade du Covid-19 n’ait le temps de développer sa propre réaction immunitaire.
Malheureusement, l’individu choisi par la société en tant que patient de départ n’est autre qu’un cochon. L’idée est donc de transmettre la maladie à l’animal, tester le fameux sérum et en tirer des conclusions. Le problème, c’est que cela n’est pas sans risque : l’inoculation d’anticorps d’origine animale transmise à l’humain peut provoquer une maladie sérique, qui est un syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse, entraînant des symptômes graves (forte fièvre, paralysie des articulations…). Afin de lutter contre ce problème, les cochons utilisés par Xenothera ont été intentionnellement et génétiquement modifiés afin de produire des anticorps que l’on appelle “glyco-humanisés” et qui n’entraînent donc pas de réactions inflammatoires chez les humains.
En résumé, la fabrication des anticorps monoclonaux et polyclonaux sont fabriqués par des animaux qu’on rend très malades, très souffrants pendant leur reste de temps à vivre, sans prendre en compte leurs besoins. La start-up ne semble ni se soucier de leurs conditions d’hébergement, de leurs besoins vitaux et encore moins de la notion de bien-être animal, qui semble être totalement omise. D’autres essais cliniques sont actuellement testés dans le monde. Parmi eux, une autre biotech lyonnaise a développé deux traitements à base d’anticorps polyclonaux équins et des essais sont réalisés à partir de plasma bovin en Dakota du Sud.
Alors que les cochons sont utilisés à des fins scientifiques pour lutter contre la pandémie du covid-19, ils sont également victimes des xénogreffes. Cette procédure a été réalisée début janvier aux États-Unis : il s’agit d’une transplantation de cœur de porc sur une autre espèce (chez l’humain en l’occurrence). L’organe reçu par le receveur provient donc d’un animal génétiquement modifié à plus de dix reprises (afin d’éviter un rejet de l’organe). Malheureusement, cette technique nécessite au patient la prise d’un puissant immunosuppresseur. Malgré le fait que les porcs soient génétiquement modifiés, le risque de rejet est tout de même présent, d’où l’administration de ce traitement. Mais alors qu’en est-il des risques de transmission de virus d’origine porcine au patient ? Encore une fois, grâce à la génétique modifiée, le risque d’un taux de virus est diminué, mais pas totalement supprimé. Nous ne pouvons pas parler d’un “succès” si le patient doit prendre un lourd traitement et s’exposer à des virus.
De plus, réaliser ce type de greffes en pleine période de pandémie est très risqué : si le patient est contaminé, le virus du COVID-19 pourrait se combiner avec un rétrovirus d’origine porcine (les rétrovirus font partie de la famille du virus du SIDA chez l’humain), ce qui pourrait créer une nouvelle souche de virus, qui elle-même pourrait se propager à l’entourage du patient. Ces opérations sont donc non seulement extrêmement risquées pour le patient en lui-même, mais également pour le reste de la population, qui n’a pas été avertie de ces risques.
Le cochon est un animal très intelligent : il a une excellente mémoire, est capable de se souvenir d’événements passés, a la notion du temps, sait différencier des individus (humains et cochons), a une certaine compréhension des autres (il a la capacité de duper d’autres individus). C’est un être doué d’émotions et qui fait preuve d’empathie. Chaque cochon a une personnalité distincte et sait exactement utiliser ses cinq sens, exactement comme chez l’humain (Docteur Lori Marino, neuroscientifique spécialisée dans le comportement et l’intelligence des animaux). Copains comme cochons : cette expression bien connue reflète parfaitement les comportements sociaux du cochon, capable de développer des amitiés. Les capacités cognitives du cochon sont similaires à celles d’autres espèces intelligentes, telles que le chimpanzé, le chien, le dauphin ou même l’humain.
En France, ce sont 95 % des cochons qui se trouvent dans des élevages intensifs, privés d’un accès extérieur, isolés et entassés. En ne respectant pas leurs besoins vitaux, les cochons développent de sérieux problèmes de comportement. En plus de la maltraitance qu’on leur inflige dans ces élevages, ces pauvres animaux sont utilisés à des fins purement scientifiques, sans penser une seconde à ce qu’ils ressentent. Quand est-ce que la France mettra en place des alternatives à l’expérimentation animale ? André Ménache, vétérinaire et responsable du Comité scientifique permanent de l’association Antidote Europe, a livré de nombreuses solutions lors d’une visioconférence réalisée en live sur notre Facebook. Pour revoir les réponses qu’il nous a exposées : https://avarefuge.fr/experimentation-animale-menache/
Sources :